"Pour la République, on a trois semaines"

TRIBUNE. Alors que les tractations vont bon train des deux côtés de l’échiquier politique, le collectif Nous vivrons appelle au sursaut des vrais républicains.

« On en est où ? Avant ? Juste avant ? Longtemps avant ? Ou ça a déjà commencé ? Et surtout est-ce que vous pensez que l’on peut s’en sortir ? » La Fièvre, la série politique à succès, mais aussi celle avec laquelle nous nous sommes réveillés au lendemain des élections européennes. Celle qui pourrait nous clouer au lit, ou au contraire, celle que l’on pourrait décider de faire redescendre. On a trois semaines.

46,7 % des Français qui ont voté ont fait le choix d’un parti populiste. RN, LFI, Reconquête !. Les extrêmes ont remporté la partie. Est-ce que c’était couru d’avance ? Est-ce que c’est justifié ? Est-ce qu’on aurait pu l’éviter ? C’est une chose de jouer à se faire peur, c’en est une autre de faire basculer la France des Lumières dans l’obscurantisme.

Après plusieurs semaines d’une campagne abjecte qui a placé la haine des juifs pour certains, le rejet des musulmans pour d’autres, au cœur du débat politique et médiatique, c’est la chute : le 30 juin, le Rassemblement national, Reconquête ! et leurs alliés LR, qui n’ont désormais de républicains que leur sigle, pourraient accéder au pouvoir. Pendant ce temps-là, le PS pactise avec les pyromanes de La France insoumise. « L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée », disait Léon Blum, président du Conseil du Front populaire. Le vrai.

Mais ce qui compte, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. Aucune compromission pour les républicains. Les vrais. Ni facho. Ni facho. Le RN de Le Pen reste le FN de Le Pen. La France insoumise de Mélenchon n’est autre que le porte-voix des idées nauséabondes de Soral et Dieudonné. Nous ne sommes pas dupes. La haine des uns nourrit celle des autres.

La France n’est pas austère. Les Français ne sont pas racistes. Alors que certains voudraient nous faire croire que le vivre-ensemble est un concept démodé, d’autres que lutter pour les droits des uns devrait se faire au détriment de ceux des autres, que nous ne serions que des communautés avec des intérêts particuliers, nous, républicains, refusons l’assignation. Nous faisons bloc.

L’antisémitisme n’est pas une promesse de campagne. Le racisme n’est pas un projet de société. On ne combat pas l’antisémitisme avec des racistes. On ne combat pas le racisme avec des antisémites. Quand l’extrême gauche et l’extrême droite voudraient nous faire participer à l’Euro de la xénophobie, nous les renvoyons aux vestiaires en mobilisant une nouvelle équipe. L’équipe de France.

L’union nationale n’est pas réservée qu’aux compétitions sportives. Soyons au rendez-vous. On ne joue pas avec la République, on la protège. Ce n’est ni négociable ni discutable. On doit faire front. En conscience, en responsabilité. Se retrouver, protéger nos intérêts communs, (re)faire nation, ce n’est pas non plus un vœu pieux. En restant solide sur nos appuis. En ne prêtant allégeance qu’aux valeurs de liberté, égalité, fraternité, qui nous honorent.

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