A la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, un collectif d’associations a organisé ce jeudi 25 juillet une «contre-soirée» place de la République. Le but : dénoncer les «conséquences antisociales et écocides» de la compétition.
Place de la République, à Paris, des petits vieux dansent un rock endiablé. Tout à leur affaire, ils ne jettent pas un regard à ce qui se trame à quelques mètres d’eux en ce jeudi 25 juillet : plusieurs personnes sont en train d’installer une banderole sur la célèbre statue des lieux, nettoyée de ses tags anti-Rassemblement national datant de la campagne des législatives anticipées. «JO de l’exclusion : 12 500 personnes expulsées !» peut-on lire sur cette immense affiche confectionnée par le collectif Le Revers de la médaille. Avec d’autres associations et organisations (Médecins du monde, Attac, Solidaires…), il est à l’origine de cette contre-soirée d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, organisée la veille du vrai raout le long de la Seine. A République, pas de concert de Céline Dion au programme mais des prises de parole pour dénoncer le «saccage environnemental» causé par la compétition et ses «conséquences antisociales et écocides», selon les militants.
» On voulait faire entendre la voix du mouvement social pour dénoncer les travers, les promesses non tenues mais aussi la violence de l’organisation des JO», dit Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du monde et porte-parole du Revers de la médaille, qui répond non loin d’une tente décorée de ce message : «Ceci n’est pas un logement.» Expulsions de personnes sans abri, «atteintes aux libertés publiques», travailleurs sans papiers employés sur les chantiers des Jeux… «Cela a été une année très difficile sur le plan du nettoyage social, avec des autorités qui ont voulu présenter un village Potemkine», juge Paul Alauzy, soulignant au passage les dégâts environnementaux induits par les JO.
«Au cœur du réacteur de la cérémonie»
«On ne peut plus faire de grandes compétitions comme ça en faisant comme si la crise écologique et sociale n’existait pas. Il faut les repenser autrement», abonde Nicolas, militant chez Greenpeace et venu en soutien. Et de dénoncer le «greenwashing» des organisateurs des Jeux, qui choisissent comme sponsors des multinationales telles que «Toyota ou encore Coca-Cola, qui est le principal pollueur plastique de la planète» tout en «construisant des infrastructures pour les JO en Seine-Saint-Denis, département pauvre déjà très bétonnisé et dont les habitants n’ont pas les moyens d’assister aux épreuves olympiques».
Sur la place, une femme vend des keffiehs, et plusieurs manifestants pro-palestiniens sont là. «Israël assassin, Macron complice», lancent-ils, en référence à la présence du président israélien, Isaac Herzog, à la cérémonie d’ouverture vendredi 26 juillet. De l’autre côté de la rue, des militants de Nous vivrons, collectif juif né dans la foulée du 7 Octobre, répondent : «Les JO de l’antisémitisme.»
Il est environ 19 h 15 quand les prises de parole commencent. «Shame, shame, shame» («Honte, honte, honte»), hurle Paul Alauzy qui, juste avant, affirmait que son collectif «avait trouvé un moyen d’être au cœur du réacteur de la cérémonie d’ouverture du 26 juillet» : «Cela ne va pas perturber la soirée ni mettre en danger les personnes, mais permettra de montrer qu’il y a des gens qui nous soutiennent.» Sur scène, un militant anti-JO appelle à «allumer la flamme de nos libertés et de nos luttes». A quelques pas de là, les danseurs endiablés, eux, sont toujours là.
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