À l’appel du collectif « Nous vivrons », environ 350 personnes se sont rassemblées dimanche soir place de la République à Strasbourg pour exprimer leur inquiétude face à la montée de l’antisémitisme, une semaine après le viol d’une fillette à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine.
Une jeune fille de 12 ans, de confession juive, a été agressée et violée par trois jeunes garçons samedi 15 juin dans cette ville de l’ouest parisien. La victime indique que les mis en cause l’ont entraînée dans un hangar désaffecté où ils ont évoqué sa religion avant de la violer à tour de rôle.
« Comment en 2024 en France une enfant est-elle violée parce que juive ? Comment ne pas être sidéré par l’indicible, l’impensable, l’inacceptable ? Comment une telle violence a-t-elle pu gagner de jeunes garçons de 13 et 14 ans », s’interroge Jérôme Caen, membre d’un collectif d’avocats créé au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier.
« Nous avons pris l’initiative de ce rassemblement en raison de l’absence de réaction de la société civile dans les rues de notre ville suite à ce drame tragique, explique Alexandre Levy, membre du collectif « Nous vivrons ». Il s’étonne du silence des « associations féministes » qui « devraient être en masse dans les rues pour hurler au scandale et réclamer justice pour cette fille. Où sont-elles, que font-elles ? »
« Le mobile antisémite est un signal d’alerte », s’inquiète Cathy Laurent, représentante du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles du Bas-Rhin. La militante pointe les « stéréotypes » qui ont généré cette violence. « Alors qu’on espérait qu’après la Shoah plus jamais une parole antisémite ne pourrait prospérer dans notre société, elle a ressurgi souvent sans complexe. »
Les actes dirigés contre les juifs ont « augmenté de plus 300 % en France depuis le début de l’année 2024 », rappelle Alexandre Levy. « Le climat politique nauséabond nous entraîne vers les abysses », s’alarme pour sa part Jérôme Caen, estimant que « l’antisémitisme est aussi présent au sein de l’extrême gauche que de l’extrême droite ». À une semaine du premier tour des élections législatives, la manifestation a pris un ton très politique.
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