«Ça suffit !» : le choc et la colère devant le mur des Justes après la découverte de tags antisémites

De nombreuses personnes, parfois venues en famille, se sont rendues ce mardi devant le mur des Justes, dans le quartier du Marais à Paris, après que des mains rouges, symbole antisémite, y ont été peintes. Certains dénoncent une banalisation de l’antisémitisme, quand d’autres appellent à la mobilisation.

C’est une nouvelle illustration de l’antisémitisme en forte hausse en France depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre dernier. Une vingtaine de mains rouges ont été peintes sur les murs du quartier du Marais à Paris, notamment sur le mur des Justes, à l’extérieur du Mémorial de la Shoah. Ce symbole fait écho au massacre de deux soldats israéliens à Ramallah, en Cisjordanie, en 2000.

Ce mardi soir, l’émotion est toujours très forte devant le mur. Une centaine de manifestants se sont réunis presque instinctivement et scrutent ce mur où la peinture rouge a été effacée depuis. Le choc est toujours présent dans les esprits, comme dans celui de Reine, mouchoir à la main. « On ressent de l’indignation. Mon grand-père a été déporté, j’ai grandi avec ça. Et je ne pensais pas que cette haine reviendrait comme ça. Il faut que les gens et l’État français se mobilisent. Ça suffit, on ne va pas revenir comme dans les années 1940 ».

« On en a ras-le-bol de la banalisation de cet antisémitisme »

Beaucoup portent, à bout de bras, des pancartes flanquées des inscriptions « Touche pas aux Justes, touche pas à la mémoire ». Certains sont venus en famille, se recueillir et déposer des fleurs, à l’appel du collectif « Nous Vivrons », présidé par Sarah Aizenman. « Les gens se mobilisent parce qu’on en a ras-le-bol de la banalisation de cet antisémitisme. Surtout le Mémorial de la Shoah, le mur des Justes, ceux qui ont sauvé l’honneur de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. À quel moment on se dit qu’on va aller sur ce terrain là », s’étrangle-t-elle.

Le terme « ras-le-bol » revient aussi dans les propos de Yonathan Arfi, président du Crif, car les actes antisémites se multiplient depuis le 7 octobre. « On constate une augmentation de plus de 1.000% sur le dernier trimestre 2023, de plus de 300% sur le premier trimestre 2024. Nous avons besoin de dénoncer l’antisémitisme sous toutes ses formes qui, aujourd’hui, justifient aux yeux de certains de s’en prendre à des symboles ». C’est justement comme un symbole que ce rassemblement s’est achevé il y a quelques minutes avec une Marseillaise entonnée en chœur. Car en attaquant les Juifs, on attaque aussi la République, rappellent les manifestants.

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