Un groupe de militants a manifesté pacifiquement samedi en marge de l’assemblée représentative de La France insoumise pour dénoncer la complaisance du mouvement à l’égard du Hamas.
Paris, le 16 décembre. Les cadres de La France insoumise étaient réunis dans une grande salle de l’est de la capitale pour une assemblée représentative destinée à « faire le bilan de la séquence politique écoulée et échanger sur les perspectives de La France insoumise, notamment pour les élections européennes ». Devant l’entrée du bâtiment, un groupe de plusieurs dizaines de personnes manifeste pacifiquement. Une large banderole est déployée : « LFI, le Hamas vous remercie pour votre soutien inconditionnel ».
Le collectif Nous vivrons avait déjà manifesté lors de la marche contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, pour dénoncer le silence des mouvements féministes à l’égard des violences sexuelles perpétrées par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre. « Nous sommes venus dénoncer l’apologie du terrorisme de la part de plusieurs élus de La France insoumise, comme Mathilde Panot, et de Jean-Luc Mélenchon [qui n’a officiellement plus de poste à responsabilité au sein du mouvement] », explique Benjamin Cymerman. Ce quadragénaire parisien fait notamment référence à leur refus de qualifier le Hamas d’organisation terroriste après l’attaque du 7 octobre qui a fait plus de 1 200 morts en Israël.
Jean-Luc Mélenchon avait justifié ainsi ce refus, le 2 décembre, sur France Inter : « Dans l’attaque du 7 octobre, il y a des actes terroristes. Mais, quand on parle d’une organisation terroriste, alors on passe dans un autre registre de vocabulaire. Ce n’est plus la loi et le droit international, c’est la lutte du bien contre le mal, dont se réclame Benyamin Netanyahou. »
Le 2 décembre, le leader Insoumis avait également déclaré lors d’une manifestation propalestinienne, à Paris, et sans mentionner le Hamas : « Vive Gaza ! Gloire éternelle à ceux qui résistent. » La députée LFI Danièle Obono, parmi ses proches, a quant à elle qualifié le Hamas de « mouvement de résistance », le 17 octobre, au micro de Sud Radio.
« Appeler à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, je peux le comprendre, précise Benjamin Cymerman. Ce qui me dérange, c’est cette connivence, dans les paroles comme dans les actes, avec le Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine. » La députée Ersilia Soudais avait invité Mariam Abu Daqqa à se rendre à l’Assemblée nationale, le 9 novembre. Celle-ci est considérée par le Conseil d’État comme « une dirigeante » du FPLP, une organisation ayant « commis, de 2002 à 2015, 13 attentats contre des civils israéliens, faisant de nombreuses victimes », selon le Conseil d’État, et classée elle aussi comme terroriste par l’Union européenne.
Nous n’agissons pas qu’en tant que juifs, mais aussi comme républicains, de centre droit et de centre gauche », ajoute Benjamin Cymerman. Sarah, une autre militante de Nous vivrons, ajoute : « Nous ne voulions pas que la séquence ouverte le 7 octobre se termine par les mots de Jean-Luc Mélenchon à Orient XXI. Le 7 décembre, dans une interview donnée à ce site d’information sur l’actualité du monde arabo-musulman, le leader de LFI affirmait se sentir « abandonné » par les juifs de France, qu’il a « défendus toute [s]a vie ».
Stéphane, 48 ans, est venu parce qu’il considère que « le principal moteur de l’antisémitisme aujourd’hui, ce sont les islamistes, d’une part, et LFI, d’autre part ». Parisien dans l’âme, cet ancien militant du PS affirme qu’il quittera la France si le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon remporte la prochaine élection présidentielle. « Je veux que mes compatriotes prennent conscience du risque que pose LFI aujourd’hui. Il faut que la gauche établisse un cordon sanitaire autour de ce mouvement. »
Le groupe est resté devant le bâtiment une bonne dizaine de minutes, lançant les slogans « Merci les Insoumis, merci » et « Insoumis, soumis au Hamas », avant de se disperser, sans le moindre heurt avec le service de sécurité de LFI.
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